Mais encore, reconnaître sa subjectivité n’est pas tout ; il faut s’en distancier aux fins de l’analyse. C’est pourquoi l’étude du comportement humain est d’abord un travail sur l’observateur, celui qui projette en avant son filet sur l’objet de son observation. Ce langage possède ses règles propres, ses catégories. Il s’agit de se préoccuper du lien établi entre l’individu et la société. De ce point de vue de la psychologie, on considère que la plupart des comportements sont hérités et ont une fonction adaptative. Le rapport à l’autre, inscrit dans la relation clinique, implique une autre tension paradoxale qui est la distance et la proximité. Par ailleurs, l’étude du comportement humain passe nécessairement par l’étude du rapport sujet/objet. L’épistémologie des sciences sociales est engagée dans un débat scientifique qui donne lieu à des prises de position entre explication et compréhension. Etude du comportement humain grâce à la simulation multi-agents et aux méthodes de fouille de données temporelles. comment la société est-elle possible ? On l'utilise notamment en éthologie (humaine et animale) ou en psychologie expérimentale. Elle fait référence à des connaissances que l’individu ne peut exprimer verbalement et son niveau dépend de la routinisation qui fonde la sécurité ontologique. Peut-on encore parler de causalisme, deuxième schème qualifiant le monde social du point de vue de son extériorité structurelle ? Motif opérant : L’annonce des mises à pied. Or, réciproquement, ces langages se transforment, se reconfigurent obligatoirement à partir de l’interaction clinique. Considérons le problème suivant, d’après la logique complémentariste de Devereux. Les théories behavioristes ne sont pourtant pas entrées dans le symbolisme du langage. Un certain quant-à-soi, défini comme la part intime de l’individu qui se trouve en rupture avec la société, permet de se distancier de toute société et laisse libre cours à la construction d’un discours sur soi. Ethos = mœurs, Logos = étude / science. Le premier s’intéresse à trois perspectives des théories du comportement humain : 1- transformation ; 2- sens ; 3- structure ; le deuxième aspect se penche sur la question de la complémentarité inscrite dans un pluralisme pragmatique ; enfin, le troisième est lié à la construction du rapport clinique. Il s’agit de la science qui s’intéresse au comportement animal et humain et, aujourd’hui, il est fréquent de ranger toute étude sur le comportement animal sous ce nom. Ce qui est observé en définitive est bien l’individu, lieu immédiat des réalités sociales. Voilà ce qui distingue fondamentalement les sciences sociales et humaines des autres sciences où l’observation est à sens unique. D’un point de vue sociologique la question est bien : quelle est la configuration sociale de l’individu ? Estas configuraciones sociales se efectúan entre otras cosas en el lenguaje como modelización de un conocimiento social, según perspectivas señaladas ya sea del neopositivismo, del universo simbólico o también de un proyecto de transformación social. Par ailleurs cette représentation, cet ensemble de symbolisations, sera la matière sur laquelle je vais devoir travailler. Discipline scientifique, dont l'objet est l'étude du comportement animal tel qu’il peut être observé chez l’animal sauvage en milieu naturel, chez l’animal sauvage en captivité, chez l’animal domestique en milieu naturel et chez l’animal domestique en captivité. Les structures ici s’apparentent plus à l’idée de système que de structurants culturels dont on parlait précédemment. Les approches compréhensives poursuivent un questionnement quant à la méthodologie expérimentale dont les modèles théoriques seront posés a priori et qui contiennent en eux-mêmes l’explication des phénomènes à observer en dirigeant le regard du clinicien. La clinique ouvre plutôt la voie à un pluralisme pragmatique. 5 Etudes psychologiques qui expliquent le comportement humain . Il y aurait à travers l’histoire un statut ethnologique universel de la folie. Depuis un peu plus d’une décennie, les sciences comportementales ont progressivement été appliquées dans le cadre de l’élaboration et de l’évaluation des politiques publiques. Le vocabulaire de la théorie cognitivo-comportementale correspond à la gestionnarisation des problèmes sociaux et il est de plus en plus fréquent de le voir utilisé par les gestionnaires eux-mêmes. EndNote (version X9.1 et +), Zotero, BIB C’est le tout qui détermine ses parties. La socialisation, que l’on définira comme l’entend Georg Simmel, c’est-à-dire comme processus ontologique de liaison, est un phénomène psychique. L’expérimentation comportementale remet en cause le libre arbitre de l’espèce humaine et active le débat entre le libre choix et les déterminations. Il est donc nécessaire de prendre un temps de réflexion sur ces argumentations contradictoires au milieu desquelles se retrouve le praticien-chercheur. 3. Les individus ont une conscience discursive qui formule des rationalisations sur les actions. Cette logique est au coeur de plusieurs théories en sciences sociales dont la version clinique la plus fameuse est la systémique. La clinique mise sur le sens. Il peut aussi être pris comme équivalent de conduite dans l'approche psychanalytique. Cette transformation est comprise comme un processus de dépassement des contradictions vers des niveaux supérieurs. Mais outre cela, l’autre possède aussi sa propre idée sur sa situation et il est à proprement parler impossible de mettre de côté cette idée. Celui-ci dispose d’une marge de jeu qui lui permet d’élaborer des stratégies, donc de jouer avec les codes. En milieu scolaire par exemple, on a pu établir le lien entre des problèmes familiaux et les difficultés de l’enfant. Dans ce contexte, il est peut-être utile ici de reconsidérer l’idée d’une objectivité sans faille. La référence aux grands ensembles désigne des systèmes sociaux vastes auxquels le sujet n’a pas accès de façon directe mais qui ont une incidence sur les autres aspects de son existence individuelle et sociale. Chaque problème sera donc replacé dans le cadre des grands ensembles : genre, ethnie, milieu d’appartenance, etc. Elle explique le comportement en examinant la génomique sous-jacente. Un pluralisme pragmatique, qui s’apparente d’ailleurs à l’hyperpragmatisme décrit par Rhéaume (2007), se différencie bien sûr d’un empirisme classique mais aussi d’une vision subjectiviste qui ne ferait intervenir que l’expérience immédiate de l’observateur. endstream endobj startxref On peut se demander pourquoi il est si nécessaire aux systémiciens de nier l’apport de l’inconscient ; quelle est la place de l’individu dans le système, n’est-il qu’acteur ? La compréhension met l’accent sur les individus en relation, les significations et la réflexivité des individus et des groupes. De la sorte, on demeure prudemment dans les limites de l’explication. La compréhension des interactions et la recherche d’un sens au symptôme seront considérées comme inutiles pour le système. Les faits se reconnaissent alors, si l’on en revient à Durkheim (2004), à leur pouvoir de coercition sur l’individu et existent donc indépendamment des formes individuelles. Par Par exemple, on établira un lien de causalité entre un facteur social et un problème de comportement. Il suscite les liens et est en retour suscité par ces liens. La conséquence sera de renvoyer à la psychologie toutes les questions relatives au sens et ne conserver que le principe général selon lequel les styles de vie sont les produits des divisions de classe. Devereux aura tendance à délimiter les deux domaines en utilisant les notions de dedans pour désigner la psychologie et de dehors pour la sociologie. Ainsi, il n’existe pas de différence de nature entre le sens commun et le savoir scientifique puisque tout est interprétation. On ne doit évidemment pas comprendre ceci dans sa dimension morale mais bien du point de vue de sa nécessité sociologique dans la construction des rapports sociaux. Ces schèmes d’intelligibilité peuvent être regroupés deux par deux et ainsi correspondre à une qualification du réel. Il faut donc aussi éviter d’autres excès, qui, au nom d’un relativisme paradoxalement érigé en absolu, limitent les possibilités de compréhensions plus générales. Le rôle du praticien-chercheur n’est pas simplement de faire valoir sa subjectivité, ni en se prétendant neutre, se contenter de déclamer la grammaire propre à sa théorie de prédilection. Le schème actanciel met en relation un ensemble d’acteurs mais chacune des théories relevant du schème actanciel aboutit à l’individu. Marie-Chantal Par ailleurs, s’il est nécessaire de défendre l’idée d’une impossibilité logique à enfermer l’individu dans une seule théorie et appuyer un pluralisme pragmatique qui se situe plus proche des acteurs, il est essentiel de poursuivre une réflexion sur les limites d’une pragmatique et les dangers du « patchwork » théorique. Continuité animaux grands singes humains. Por otra parte, el estudio del comportamiento humano pasa necesariamente por el estudio de la relación sujeto/objeto. Le rapport du sujet avec son objet sera nommé la clinique. Il n’est pas du ressort du sociologue de faire la psychanalyse d’un récit de vie mais le clinicien doit savoir que le travail d’élaboration touche à des questions relevant de cette discipline. Sans doute la plus célèbre expérience dans l’histoire de la psychologie, l’étude de la prison de Stanford 1971 a mis en relief la façon dont les situations sociales peuvent influer sur le comportement humain. Comportementaliste humain, mentaliste, consultant en communication entreprises, conseiller en développement personnel, auteur, conférencier et vulgarisateur Il se trouve que le praticien-chercheur et son objet, contrairement à d’autres domaines, sont de même nature, ce qui, il faut bien le dire, complique les choses dans l’explication des comportements. Les comportements corporels sont souvent considérés comme un langage dont le code est directement interprétable. La théorie des systèmes pose un certain nombre de principes : interaction, totalité, organisation, complexité, aspect structurel et fonctionnel d’un système. L’interprétation sera considérée comme une manière fondamentale d’être au monde. Depuis quelques décennies, on assiste à une remise en cause de cette relation. Loin de disparaître, cette logique domine encore largement aujourd’hui, notamment dans les programmes écosystémiques. Ce sera dans la transgression de codes communs que l’on verra apparaître les pathologies. endstream endobj 1061 0 obj <. Certains schèmes paraissent pourtant plus aptes à saisir certains phénomènes. Les besoins du système exigent que l’élément remplisse sa fonction. Il s’agit ici de ramener l’explication d’un phénomène à sa cause et cette cause à sa conséquence. L'étude du comportement humain ne constitue cependant pas un terrain vierge proposé soudain à la sagacité des chercheurs scientifiques : voilà plus de soixante ans que beaucoup de psychologues le définissent comme objet d'étude, la «révolution behavioriste» remonte à L’individu comme figure de proue de la modernité contemporaine ne fait pas l’unanimité ; tantôt décrit comme victime d’un ordre normatif en continuité avec les procédures de contrôle du xixe siècle ou vécu par certains comme occupant entièrement la scène en donnant en spectacle ses états d’âme les plus divers. Ce que l’autre me raconte est aussi une représentation. De ce point de vue, on peut affirmer sans l’ombre d’un doute que la causalité demeure un schème d’intelligibilité au fondement des théories majeures ces années-ci. Ainsi il est très fréquent de rencontrer les schèmes herméneutique et actanciel au coeur des mêmes programmes. Foucault (1988), qui s’intéresse à la folie comme analyseur des significations sociales, procède de cette tradition intellectuelle qui cherche à formaliser le sens. Boris Cyrulnik (1995) constate que son chien ne sait pas mentir. Or, l’objectivité est-elle possible ? Mais il faut d’abord comprendre ces interrogations dans le contexte actuel d’une appropriation (médicaliste) du comportement humain. Tout système de pensée s’enracine dans la culture. Ces logiques s’organisent autour de schèmes d’intelligibilité distincts que Jean-Michel Berthelot a brillamment relevés dans son excellent ouvrage, L’intelligence du social (1990) : dialectique, schème actanciel, herméneutique, schème structural, fonctionnalité, causalité. La sphère structurelle fait ici place à l’aire sociosymbolique car nous nous situons beaucoup plus sur le plan des croyances, de la subjectivité, des représentations sociales. L’individu est déterminé par ses rôles sociaux. Cependant, il y manque peut-être la dimension « constructive » de l’individu et des rapports sociaux. Cependant, la sociologie peut aussi porter sur ce même contenu mais elle s’intéresse aux processus relationnels plutôt qu’aux structures psychologiques. Par exemple, les approches psychanalytiques groupales et familiales sont apparues au milieu d’un fort courant où, sous l’influence systémique, l’interaction était devenue centrale dans la pensée psychothérapique. Aurions-nous un jour la possibilité de reproduire entièrement le monde, on ne parlerait encore que d’une représentation. Par ailleurs, certaines positions herméneutiques s’allient aussi au schème actanciel. comportement en ne se basant que sur un type de données. Raison de plus pour questionner cette posture lorsqu’il s’agit du domaine du comportement humain. Comportement : Nos attitudes, nos réactions, nos comportements en disent long sur qui nous sommes. À partir du moment où l’on conçoit le rapport sujet/objet comme étant irrécusablement médié par l’une ou l’autre de ces représentations ou, pour le dire métaphoriquement à la manière de Wittgenstein (2003), par un maillage particulier du filet théorique, c’est donc du maillage du filet lui-même dont il faut s’occuper. Des recherches démontrent que la transmission intergénérationnelle des secrets et des mythes familiaux est constitutive de l’individu. Born in Lyon on December the 23rd 1925. Les schèmes fonctionnel, causal et dialectique se trouvent sous la gouverne de l’explication. Ainsi l’observé réagit à mes observations. Le sens revêt les attributs de la signification et s’inscrit dans le collectif plutôt que l’individuel. En sciences du comportement humain, ce qui différencie les domaines est le regard porté sur un même objet. Les comportements similaires chez des espèces proches origine commune Appel au nid des goélands bruns et argenté Mais plus encore, ce pluralisme se conçoit dans la pratique (l’intervention). L’histoire de la folie est bien l’histoire de l’enfermement de ce qui fut exclu. La recherche et la sélection des faits ne sont pas objectives. C’est peut-être en ceci que la psychanalyse passe d’une science de l’observation à celle d’interprétation car ce sera à partir de la relation elle-même que l’analyste saisira un sens au malaise psychique de l’autre. La systémique réussit mal à se départir d’un certain machinisme. Et pourtant, il faut tendre vers une certaine objectivité. L’univers sociostructurel met en relation mécanique des termes au sein d’un système physique qui cherche à maintenir son équilibre. Plutôt que la transformation, on vise ici l’équilibre à travers l’ajustement de l’individu à ses rôles. Là aussi la tentation hégémonique est vigoureuse. Enfin, cette configuration de l’individu s’effectue d’après des perspectives qui relèvent soit de données probantes favorisées par le néopositivisme, soit de l’univers symbolique ou encore d’un projet de transformation sociale. Ainsi une même réalité possède plusieurs points de vue et les résultats dépendent du point de vue de l’observateur. Fondée en 1970 et consacrée à la psychologie cognitivo-comportementale, Sci… Cela nous rappelle que les théories sont liées au contexte social de leur production. Des mécanismes, semblables aux rituels d’interaction de Goffman (1974), protègent la sécurité ontologique. Le réalisme critiqué par Simmel n’exclut en rien l’interprétation, et les idées naissent et vivent dans un contexte donné. Pourtant, ils se présentent comme définitifs, tels des éléments naturels, et sont à la source de conclusions qui semblent indiscutables. Dans ce contexte, l’individu est inséré dans ces ancrages culturels et paraît donc entièrement déterminé par les interdits et les contraintes. L’action dans ce cas est liée aux rôles sociaux et a plus à voir cette fois avec le schème fonctionnel. Le terme « comportement » désigne les actions d'un être vivant. On le traduit du langage primaire au langage secondaire, qui est plus logique, qui classe, ordonne, gère. Après avoir longtemps étudié la sélectivité des femmes dans le cadre de la théorie darwinienne de la sélection sexuelle (1871) différents auteurs ont La modernité contemporaine voit pourtant certains structurants, les plus ancrés dans l’inconscient collectif, se transformer sous la gouverne de l’individu.